« Cette préférence est tellement nette que je ne vois pas comment on pourrait faire marche arrière et revenir uniquement aux consultations pré-vasectomie en personne », souligne le responsable de l’étude.
Les règles déontologiques du Collège des médecins du Québec précisent que tout traitement ou intervention ne peut être effectué sans le consentement libre et éclairé du patient, rappelle le professeur Labrecque. « Avant une vasectomie, il est donc requis d’avoir une rencontre d’information et de counselling avec chaque patient afin de lui présenter la procédure, ses implications et les risques qui y sont associés. À la suite de cette rencontre, le patient prend le temps qu’il lui faut pour réfléchir et décider s’il va de l’avant ou non », rappelle ce médecin, qui pratique lui-même plus de 1500 vasectomies par année.
Jusqu’en mars 2020, cette rencontre pré-vasectomie se déroulait en personne. « En raison de la pandémie de COVID-19, la Régie de l’assurance maladie du Québec a permis que ces consultations se fassent à distance. Nous avons profité de ce changement pour demander aux patients ce qu’ils en pensaient », précise le professeur Labrecque.
En septembre 2021, l’équipe de recherche a invité 214 hommes, qui avaient eu une rencontre d’information par téléphone et qui venaient d’être vasectomisés, à remplir un questionnaire portant sur leur préférence au sujet de la rencontre pré-vasectomie. Leurs réponses sont sans équivoque :
Comment expliquer la quasi-unanimité des hommes à ce sujet?
« C’est tellement plus pratique, répond spontanément le professeur Labrecque. C’est moins exigeant au point de vue du temps et des déplacements. Il se peut aussi que les hommes qui n’ont pas encore arrêté leur décision de façon ferme trouvent que ce contact par téléphone est moins engageant qu’une rencontre en personne. Le seul désavantage à la téléconsultation est qu’on ne peut pas détecter les problèmes génitaux qui pourraient empêcher une vasectomie. Toutefois, ces cas sont rares. Ils représentent à peine 0,15% des patients.»
Au début des années 1990, près de 20 000 vasectomies étaient pratiquées annuellement au Québec. Ce nombre avoisine maintenant 15 000. « Si on veut encourager les hommes à recourir à la vasectomie, il faut tenir compte de leurs préférences, souligne Michel Labrecque. La pandémie de COVID-19 nous a permis d’instaurer la consultation pré-vasectomie à distance, et ce service est grandement apprécié. Il faut sérieusement envisager son maintien après la pandémie. »
Les auteurs de l’étude parue dans le Canadian Journal of Urology sont Happy Tahirih Kampire, Jonathan Cloutier, Michel Dallaire, Simon Plourde et Michel Labrecque, de la Faculté de médecine de l’Université Laval, du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval et de Vasectomie Québec.
À propos de l’Université Laval
Le 2 décembre est la Journée mondiale de la vasectomie.