11 mai 2023
Les activités minières à l’étude, sous la loupe sociale et environnementale, par une équipe de recherche conjointe Maroc-Québec
Des membres des communautés de l’Université Mohammed V de Rabat et de l’Université Laval, ainsi que de nombreuses et nombreux dignitaires et partenaires du milieu universitaire, se sont réunis aujourd’hui pour souligner la création du Laboratoire international associé (Maroc-Québec) : Sciences environnements, sociétés et activités minières (LIA Sesam).
Le doyen de la Faculté des sciences de l’Université Mohamed V de Rabat, Mohammed Regragui, La doyenne de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval, Aurélie Campana, la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation de l’Université Laval, Eugénie Brouillet et le président par intérim de l’Université de Mohammed V de Rabat, Farid El bacha lors de la signature de l'entente de création du LIA SESAM.
Un laboratoire international associé (LIA) est une entité structurante « sans murs » où une équipe d’enseignement et de recherche de deux universités de pays différents s’associent en complémentarité autour d’une programmation scientifique définie conjointement. La codirection du LIA SESAM est confiée à Mouna Fahr, professeure à la Faculté des sciences de l’Université Mohammed V et membre du Laboratoire de biotechnologie et physiologie végétales de la même université, et à Thierry Rodon, professeur titulaire à la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche INQ sur le développement durable du Nord.
En alliant les forces de la professeure Mouna Fahr et de son équipe dans le domaine des biotechnologies végétales et environnementales et de phytoremédiation à celles du professeur Thierry Rodon et de son équipe, qui ont développé une expertise dans les aspects sociétaux de toutes les phases du développement minier, du projet à la restauration, en passant par la fermeture et l’opération, le LIA SESAM proposera un programme de recherche et de formation novateur et porteur. Celui-ci se décline en quatre axes complémentaires qui vont permettre aux deux équipes de travailler conjointement à :
Penser la diversification économique dans le contexte minier et postminier (régions du Moyen Atlas, et de Schefferville et de l’Abitibi);
Caractériser et faire le diagnostic environnemental et sociétal des sites miniers et postminiers (projet du site d’Ahouli dans le Moyen Atlas);
Contribuer à la restauration environnementale et sociétale des territoires miniers, incluant la valorisation des rejets miniers (Moyen Atlas et Québec);
Informer les politiques publiques sur les pratiques des compagnies minières pour favoriser la conversion postminière (Moyen Atlas et Québec).
Un programme de recherche qui s’inscrit dans l’actualité
La professeure à l’Université Mohammed V et codirectrice du LIA SESAM, Mouna Fahr, a récemment coordonné le projet PhytoMet consacré à la valorisation de la flore minière pour réhabiliter les sols contaminés au Maroc. Elle précise que « les crises environnementale, sanitaire et géopolitiques, qui impactent fortement sur l’économie mondiale depuis ces dernières années, ne font que renforcer la pression sur la ressource minérale, laissant entrevoir un épuisement des gisements de plusieurs métaux primaires entre 2050 et 2100. La pression est telle que des gisements de plus en plus pauvres sont exploités, créant des impacts environnementaux et sociétaux de plus en plus importants. »
Elle ajoute qu’« il est temps d’accompagner l’activité minière par une implication multi et interdisciplinaire de la science dans une perspective de responsabilité croissante, prenant en compte la préservation et la restauration des environnements de même que la promotion d’une économie circulaire diversifiée et solidaire. »
Le professeur à l’Université Laval et codirecteur du LIA SESAM, Thierry Rodon, dirige aussi MinErAL, un projet de recherche international sur les industries extractives et les modes de vie autochtones, comprenant des chercheuses et chercheurs de même que des partenaires autochtones au Canada, en Australie, en Nouvelle-Calédonie et en Fennoscandie. Il soutient « qu’un changement de paradigme pour une activité minière responsable viendrait répondre à des objectifs multiples. Un tel changement de paradigme est nécessaire afin de subvenir aux besoins actuels et futurs, tout en diminuant la pression sur les ressources primaires et les impacts environnementaux et sociaux associés à leur extraction. Au-delà d’une démarche de sobriété à toutes les échelles, la valorisation des ressources secondaires est un levier essentiel pour le futur de l’humanité. »
Une approche pluridisciplinaire alliant de nombreuses forces des deux universités
La création du LIA SESAM, premier laboratoire international associé de l’Université Laval sur le continent africain, symbolise bien la collaboration entre l’Université Mohammed V et l’Université Laval.
« La signature d'une entente-cadre et d'une entente spécifique pour la création du LIA SESAM souligne le renforcement des relations entre l'Université Mohammed V et l'Université Laval. Nous souhaitons dans le futur étendre cette relation par la signature d'autres ententes spécifiques dans les domaines du droit, des relations internationales, de la médecine et de l'ingénierie et faciliter la mobilité des étudiantes et étudiants et des chercheuses et chercheurs de nos deux communautés universitaires », souligne le vice-président à la recherche et à la coopération de l'Université Mohammed V, Ismail Kassou.
« La création du LIA SESAM a de quoi nous remplir de fierté! La transdisciplinarité est au cœur du programme de recherche proposé par Mouna Fahr et Thierry Rodon. Les travaux de recherche et de formation de ce laboratoire contribueront assurément au développement d’une diversification économique inclusive et durable, impliquant les populations concernées autant au Maroc qu’au Québec. Ce projet est un exemple porteur de recherche durable et de recherche connectée aux sociétés, qui sont des axes stratégiques du plan de développement de la recherche, de la création et de l’innovation de l’Université Laval », renchérit la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation de l’Université Laval, Eugénie Brouillet.
Le doyen de la Faculté des sciences de l’Université Mohamed V de Rabat, Mohammed Regragui, précise que « le Maroc est un pays de très longue tradition minière. Depuis son indépendance, notre pays veille au développement de son potentiel minier, à la réalisation des unités avancées en matière de recherche, d’exploitation et d’enrichissement des minerais et à la formation des cadres et techniciennes et techniciens assurant une gestion efficiente de ces ressources pendant et après l’exploitation. »
Il poursuit en affirmant qu’ «il incombe donc à la communauté scientifique de se pencher sur les problématiques complexes avec des approches faisant intervenir et interagir différentes disciplines et expériences, afin de développer des solutions viables et de concilier les activités extractives avec leurs environnements écologique, social et économique. Les partenariats scientifiques solides, tel ce LIA SESAM, seront en mesure de répondre à ces problèmes complexes. »
La doyenne de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval, Aurélie Campana, déclare, pour sa part, que « l’ouverture, l’audace, l’excellence, l’innovation et la collaboration bienveillante sont au cœur des actions de la Faculté. »
« De plus, ajoute-t-elle, l’interdisciplinarité et l’internationalisation occupent une place centrale et je suis persuadée que ces valeurs et orientations nous permettent de répondre aux défis multiples auxquels nos sociétés doivent faire face. Le LIA SESAM incarne tout à fait ces approches, autant par sa composition que par les thématiques étudiées, soit la quête de stratégies pour relever les enjeux autant environnementaux, sociaux, économiques que sanitaires liés à l’industrie minière. Bon succès aux équipes du LIA SESAM! »
Une entente-cadre de coopération signée entre l’Université Mohammed V et l’Université Laval
La présence à l’Université Mohammed V de Rabat d’une délégation de l’Université Laval a aussi été l’occasion de formaliser un engagement mutuel par la signature d’une entente-cadre de coopération. Cette entente prévoira la coopération entre les deux universités en matière d’échanges professoraux et étudiants, d’activités de recherche et de formation de même que d’organisations conjointes d’occasions de diffusion du savoir. Cette entente qui prend effet dès aujourd’hui est d’une durée de cinq ans.
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Sources :
Loubna Rachidi
Pôle Recherche et Coopération
Université Mohammed V de Rabat
Loubna.rachidi@um5.ac
Équipe des relations publiques et du protocole
Université Laval
418 656-3355
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