20 septembre 2023
Intérêt des Québécois pour le sport féminin : encore loin du compte… mais des pistes de développement et d’espoir
L’Observatoire international en management du sport (OIMS) de l’Université Laval dévoile, en partenariat avec le Pôle sports HEC Montréal, sa 3e édition du Baromètre des événements sportifs majeurs consacrée à la dernière Coupe du monde féminine de soccer.
L’Observatoire international en management du sport (OIMS) de l’Université Laval dévoile, en partenariat avec le Pôle sports HEC Montréal, la 3e édition du Baromètre des événements sportifs majeurs, une édition portant sur la dernière Coupe du monde féminine de soccer qui s’est déroulée du 20 juillet au 20 août en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Ce coup de sonde réalisé auprès d’un échantillon représentatif de quelque 500 adultes québécois a permis d’établir que :
27 % des répondants masculins ont rapporté avoir suivi la Coupe du monde de soccer féminin alors que ce pourcentage s’élève à seulement 9 % chez les femmes. « Une tendance similaire a aussi été observée dans d’autres études menées en Australie, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne et en France, explique Frank Pons, directeur de l’OIMS et doyen de la Faculté des sciences de l’administration (FSA ULaval). Plusieurs raisons contextuelles peuvent expliquer cette situation, mais il demeure qu’il y a un travail à faire pour accroitre l’intérêt des femmes quant au sport féminin au Québec, mais aussi dans plusieurs pays autour du monde. »
Plus d’un Québécois sur cinq (23 %) âgé de 18 à 24 ans a suivi la Coupe du monde de soccer féminin, ce qui en fait le segment démographique le plus engagé envers l'édition 2023 de cette compétition. Diverses études ont relevé cette même tendance dans plusieurs autres pays, notamment en Australie, aux États-Unis, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni.
L'équipe nationale ressort comme un important levier pour faire évoluer l’engouement pour le sport féminin, car plus de 41 % des répondants ayant suivi la Coupe du monde féminine de soccer ont exclusivement regardé les matchs de l'équipe canadienne.
Parmi les répondants qui indiquent s’intéresser aux performances des équipes nationales canadiennes de soccer, une majorité (61%) affirme porter un intérêt similaire pour les équipes masculines et féminines. « Ce n’est pas ce qu’on observe dans des pays où la tradition du soccer est plus fortement implantée comme l’Italie, l’Angleterre ou l’Allemagne, souligne Frank Pons. Il serait avantageux de tirer profit de l’intérêt actuel envers l'équipe nationale féminine du Canada afin de renforcer l'attachement et l'enthousiasme entourant les compétitions internationales de soccer féminin et le sport féminin en général. »
En ce qui concerne le sport féminin en général, l’enquête a permis d’établir que :
Pour une majorité de répondants (67 %), le sport féminin doit jouer un rôle important dans le paysage sportif global, mais 93 % considèrent aussi que le sport professionnel féminin n’est pas encore suffisamment développé. Seulement 12 % se montrent satisfaits de la couverture médiatique actuelle consacrée aux sports féminins.
Près de trois Québécois sur quatre (73,7%) ont déclaré n’avoir que rarement ou jamais regardé de sport féminin, toutes disciplines confondues, au cours des trois derniers mois. Le manque de visibilité dans les médias ou de valorisation grand public des rôles-modèles féminins pour les jeunes, ainsi que les investissements publics et privés limités dans la valorisation du sport féminin font partie des raisons mentionnées par les répondants pour expliquer cette situation.
« Miser sur les gens qui se considèrent des passionnés de sport pourrait aussi être une voie intéressante pour promouvoir le sport féminin, avance Frank Pons. Les passionnés de sport sont ceux qui ont mentionné avoir le plus regardé de sport professionnel féminin dans les trois derniers mois. Ils représentent aussi ceux qui sont les plus influencés par les médias sociaux et les activités des commanditaires. Pour la Coupe du monde de soccer masculin au Qatar, 68,9% des passionnés de sport avaient rapporté l’avoir suivi. Pour la Coupe du monde de soccer féminin, c’est 50,7% d’entre eux qui ont mentionné l’avoir suivie, supportant ainsi l’idée d’un terreau fertile parmi les passionnés de sport pour accentuer l’empreinte du sport féminin », poursuit le chercheur.
« Dans un contexte où le sport féminin est actuellement en pleine expansion, les prochaines éditions du Baromètre des événements sportifs suivront attentivement l'évolution des perceptions à l'égard du sport féminin au sein de la population québécoise et canadienne », conclut le professeur Pons.
Pour renseignements et entrevues :
Frank Pons, directeur de l’Observatoire international en management du sport
Doyen de la Faculté des sciences de l’administration (FSA ULaval)
Université Laval
514 243-7418
Frédéric Boucher, doctorant
FSA ULaval
418 860-6628
Source :
Équipe des relations publiques et du protocole
Université Laval
418 656-3355