On sait que le virus responsable des feux sauvages se transmet par la salive ou par un contact direct avec les lésions qu’il cause. Il existerait toutefois d’autres voies potentielles de transmission, selon une étude publiée par une équipe de l’Université Laval dans le Journal of Applied Microbiology. Les travaux de cette équipe indiquent en effet que ce virus peut survivre et demeurer infectieux pendant plusieurs heures sur des aliments, dans des boissons et sur des surfaces ou objets associés à la nourriture.
Pour en faire la démonstration, l’équipe de recherche a testé la persistance du virus Herpes simplex de type 1 sur des surfaces faites d’acier inoxydable, d’aluminium, de verre ou de plastique et sur les aliments suivants : fromage cheddar, amandes tranchées, pelure de pomme, jus d’orange, boisson gazeuse de type cola, café et lait.
« Ces matériaux, qui sont présents dans plusieurs types de contenants et couverts, et ces aliments ont été choisis parce qu’ils peuvent être associés au partage de nourriture », explique la responsable de l’étude, Julie Jean, professeure à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation et chercheuse à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval.
« Nous avons aussi évalué la transférabilité du virus entre une surface en acier inoxydable et des gants en latex ou en nitrile, comme ceux utilisés par les personnes qui travaillent dans l’industrie alimentaire », ajoute la chercheuse.
Le virus de l’herpès a survécu au moins 24 heures sur toutes les surfaces testées, et au moins 1 heure sur tous les aliments. « La seule exception est le cola, probablement en raison de son acidité. Nous avons aussi constaté que le virus était transférable de l’acier inoxydable aux gants en latex, surtout lorsqu’ils sont humides, mais pas aux gants en nitrile », résume la professeure Jean.
Au Québec comme ailleurs dans le monde, la prévalence du virus de l’herpès de type 1 est élevée. L’Organisation mondiale de la santé estime que 67 % de la population adulte est en porteuse. « Nos résultats montrent que les aliments et les surfaces peuvent potentiellement être impliqués dans la transmission de ce virus. Même si cette voie de transmission n’a jamais été démontrée chez l’humain, notre étude constitue une mise en garde en ce qui concerne le partage d’aliments et de boissons : il faut être prudent, surtout s’il y a des lésions actives. Nos observations rappellent aussi l’importance d’appliquer rigoureusement des mesures d’hygiène dans l’industrie alimentaire. »
Les signataires de l’étude sont Gabrielle Pageau, Marianne Levasseur, Teresa Paniconi, Éric Jubinville, Valérie Goulet-Beaulieu et Julie Jean, du Département des sciences des aliments et de l’INAF, et Guy Boivin, de la Faculté de médecine de l’Université Laval.
Source :
Relations publiques et protocole
Université Laval
418 656-3355
medias@ulaval.ca