
Les femmes qui ont déjà eu une césarienne peuvent maintenant profiter d’une intervention qui facilitera la prise de décision si elles hésitent entre l’accouchement vaginal et une césarienne lors d’une grossesse subséquente. Cette intervention entraîne une réduction de 48 % des complications graves chez les mères et de 28 % des complications graves chez les bébés, démontre une étude dirigée par une équipe de l’Université Laval qui vient d’être publiée dans la revue The Lancet.
« Chaque année au Canada, 45 000 femmes enceintes qui ont déjà eu une césarienne doivent prendre une décision difficile : planifier une nouvelle césarienne ou tenter un accouchement vaginal. C’est un choix qui n’est pas évident parce que les deux options comportent des risques pour la mère et pour l’enfant », souligne le premier auteur de l’étude, Nils Chaillet, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval.
Le professeur Chaillet et ses collaborateurs du Québec, des États-Unis et de France ont testé une intervention, appelée PRISMA, auprès de 10 514 femmes enceintes qui avaient antérieurement accouché par césarienne. L’incidence des complications associées à l’accouchement de ces femmes a été comparée à celle d’un groupe de taille comparable composé de femmes qui avaient elles aussi accouché par césarienne antérieurement, mais qui n’ont pas profité de l’intervention. Les participantes ont accouché dans 40 hôpitaux du Québec entre 2016 et 2019.
L’intervention PRISMA permet à la femme enceinte de prendre une décision concertée avec son médecin à la lumière des informations obtenues à l’aide d’outils qui prédisent le risque de complications, tout en favorisant un niveau élevé de soins lors de l’accouchement.
« Nous utilisons un examen échographique permettant de prédire le risque de rupture utérine, explique le professeur Chaillet. Cet outil prédictif a été développé par Emmanuel Bujold, professeur à l’Université Laval et co-auteur de l’étude publiée dans The Lancet. Nous utilisons aussi un outil qui prédit les chances de succès d’un accouchement par voie vaginale. La décision finale appartient aux patientes, mais nous constatons que les informations fournies par ces outils aident les femmes dans leur choix en fonction de l’évolution des facteurs de risques pendant la grossesse. »
Les analyses effectuées par les chercheurs ont révélé une baisse substantielle du risque de complications graves pour les enfants et pour les mères dans le groupe qui a profité de l’intervention. « Ces résultats ont été observés sans que le taux de césarienne ou que le taux de rupture utérine n’augmente. Des femmes qui souhaitaient un accouchement vaginal mais qui présentaient des facteurs de risque ont finalement opté, après concertation avec leur médecin, pour une césarienne. D’autres femmes sans facteurs de risques ont fait le cheminement inverse. L’intervention permet d’offrir le bon type d’accouchement, à la bonne patiente, au bon moment », résume Nils Chaillet, pour expliquer les effets positifs de l’intervention.
« L’intervention PRISMA est maintenant implantée dans les 20 hôpitaux qui l’ont testée dans le cadre de notre étude, poursuit le chercheur. Cette approche représente une importante innovation pour les femmes qui ont déjà eu une césarienne. Quand on y pense, prévenir 28 % des complications graves chez les bébés et 48 % des complications graves chez les mères, c’est un progrès majeur », conclut-il.
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