8 février 2024
L’activité physique insuffisante pour contrer les effets négatifs de la consommation de boissons sucrées sur la santé du cœur
Contrairement à la croyance populaire, les bienfaits de l’activité physique ne compensent pas les risques de maladies cardiovasculaires associés à la consommation de boissons sucrées, selon une nouvelle étude menée par la Harvard T. H. Chan School of Public Health. Jean-Philippe Drouin-Chartier, professeur à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, est l’un des coauteurs.
Les boissons sucrées constituent la plus grande source de sucres ajoutés dans l’alimentation nord-américaine. Leur consommation est associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires, principale cause de mortalité dans le monde.
« Les stratégies de marketing de ces boissons montrent souvent des gens actifs en train d’en boire. Ça laisse croire que la consommation de boissons sucrées n’est pas dommageable pour la santé si l’on fait de l’activité physique. Notre recherche visait à évaluer cette hypothèse », lance Jean-Philippe Drouin-Chartier.
Pour l’étude, les scientifiques ont utilisé deux cohortes totalisant environ 100 000 adultes, suivis pendant une trentaine d’années. Les données montrent que la consommation de seulement deux boissons sucrées par semaine est associée à un risque de maladies cardiovasculaires élevé, et ce, peu importe le niveau d’activité réalisé en parallèle.
L’étude montre que, même si la pratique hebdomadaire recommandée de 150 minutes d’activité physique protège des maladies cardiovasculaires, ce n’est pas suffisant pour contrer les effets néfastes des boissons sucrées. « L’activité physique réduit de moitié le risque associé à la consommation de boissons sucrées, mais ne l’atténue pas complètement », résume le professeur Drouin-Chartier.
La fréquence de consommation considérée dans l’étude, soit deux fois par semaine, est relativement faible, mais elle présente quand même un effet important. Avec une consommation quotidienne, les risques de maladies cardiovasculaires sont encore plus élevés.
Jean-Philippe Drouin-Chartier souligne l’importance de s’attaquer à l’omniprésence des boissons sucrées. Dans cette catégorie, on retrouve les boissons gazeuses et douces, avec ou sans caféine, la limonade et les cocktails aux fruits. Les boissons énergisantes n’ont pas été considérées spécifiquement dans l’étude, mais elles ont également tendance à être sucrées.
Dans l’étude, la consommation de boissons sucrées artificiellement ou « diètes », souvent présentées comme une solution de rechange aux boissons sucrées, n’était pas associée à un risque de maladies cardiovasculaires plus élevé. « Remplacer des boissons sucrées par des boissons “diètes” est bénéfique, mais la meilleure option reste l’eau », explique le professeur Drouin-Chartier.
« Nos résultats renforcent les recommandations et les politiques de santé publique visant à limiter la consommation de boissons sucrées et à encourager les gens à atteindre et à maintenir un niveau d’activité physique adéquat », a ajouté l’auteure principale Lorena Pacheco, chercheuse au Département de nutrition de la Harvard T. H. Chan School of Public Health.
L’étude a été publiée dans la revue scientifique The American Journal of Clinical Nutrition. Les signataires sont Lorena S. Pacheco, Deirdre K. Tobias, Yanping Li, Shilpa N. Bhupathiraju, Walter C. Willett, David S. Ludwig, Cara B. Ebbeling, Danielle E. Haslam, Jean-Philippe Drouin-Chartier, Frank B. Hu et Marta Guasch-Ferré.
Source :
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