2 décembre 2020
Les dommages causés par les inondations pourraient augmenter de 20 % à 250 % sur 4 grandes rivières du Québec
En raison des changements climatiques, des embâcles plus fréquents sur les rivières L’Assomption, Matane, Matapédia et Mistassini pourraient entraîner une hausse importante des dommages causés par les inondations au cours des prochaines décennies. C’est la conclusion à laquelle arrivent des chercheurs de l’Université Laval dans une étude publiée récemment dans la revue scientifique Water. D’ici 2070, l’augmentation pourrait être de l’ordre de 20 % pour la rivière L’Assomption, de 50 % pour la rivière Matane, de 75 % pour la rivière Matapédia et de 250 % pour la rivière Mistassini.
Les chercheurs prévoient par ailleurs que les dommages causés par les inondations devraient demeurer stables sur les rivières Chaudière et Saint-François alors qu’ils pourraient diminuer d’environ 50 % sur la rivière Châteauguay.
Globalement, les dommages résultant d'inondations provoquées par des embâcles pourraient augmenter en moyenne de 30 % sur les 7 rivières étudiées.
Cette étude menée par Benoit Turcotte sous la direction du professeur Brian Morse, de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval, est la première à décrire l’évolution du risque d’embâcles sur des rivières du Québec en réponse aux changements climatiques. Elle a été réalisée à partir de simulations des débâcles hivernales et printanières pour une période allant de 1972 à 2000. Les chercheurs ont ensuite réalisé leurs projections pour une période allant de 2042 à 2070 à l’aide de modèles empiriques de formation d'embâcles, de prévisions climatiques élaborées par le consortium Ouranos et de projections hydrologiques du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. La valeur des dommages a été calculée à partir des indemnités versées entre 1991 et 2014 par le ministère de la Sécurité publique du Québec.
Pour le professeur Morse, cette étude constitue un outil de travail qui donne un premier aperçu de ce qui pourrait se produire au cours des prochaines années. « Nos résultats aideront les responsables des MRC et des ministères à mieux se préparer. Notre modèle peut être adapté pour prédire ce qui se produira sur d'autres rivières, à condition d'avoir des données aussi fiables que celles dont nous disposions », conclut le chercheur.
Source :
Jean-François Huppé
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