
Voici quelques interventions de la communauté au cours de la semaine du 28 avril.
Avec l’élection de Mark Carney, le Canada semble retrouver le centre sur l'échiquier politique. Marc André Bodet, professeur à la Faculté des sciences sociales, rappelle qu’historiquement le parti qui l’emporte aux élections fédérales est généralement celui qui gère le mieux ses arbitrages entre le centre et ses militants. Pourtant, dans les 18 dernières années, Stephen Harper a gouverné à droite et Justin Trudeau à gauche. Selon lui, ils ont été les deux premiers PM idéologiques. Avec Mark Carney, on revient à un modèle classique.
Un Canada au centre (La Presse)
Les jeunes qui finissent leur secondaire cette année sont aussi ceux qui l’ont commencé sur Zoom, en pleine crise sanitaire. Cette socialisation 2.0 aurait brouillé une phase de leur développement: celle où les ados construisent leur identité en fonction des groupes de pairs. Selon Madeleine Pastinelli, professeure à la Faculté des sciences sociales, la principale source d’anxiété qui a marqué l’adolescence de la cohorte de la pandémie a été de devoir retourner à l’école en présence.
La cohorte pandémique (L’Actualité)
Le Parti libéral du Canada (PLC) a obtenu 44 sièges. Il faut remonter à la vague orange de 2011 pour voir un tel raz-de-marée au Québec. Cette vague rouge laisse un goût amer à Simon-Pierre Thibeault, étudiant à la Faculté des sciences sociales, qui, dans une lettre d’opinion parue dans Le Devoir, indique que derrière ce triomphe se cache un oubli collectif inquiétant. Depuis plus d’un siècle, rappelle-t-il, ce parti a accumulé les gestes de rupture, de mépris et de marginalisation envers le Québec.
La vague rouge au Québec, c’est aussi le triomphe du bourreau (Le Devoir)
Le cerveau utilise souvent des raccourcis mentaux, appelés biais cognitifs, pour simplifier la réalité. Ces raccourcis peuvent influencer la façon de comprendre le monde, de prendre des décisions, d’interagir avec les autres et d’intervenir auprès de ses enfants. Selon Isabelle Denis, professeure à la Faculté des sciences sociales, en prendre conscience est un premier pas. Les parents doivent observer leurs schémas de pensée, analyser leurs réactions et prendre le temps de réfléchir avant de décider.
Attention aux biais cognitifs qui influencent votre parentalité (Naître et grandir)
L’IMC a longtemps servi à identifier l’obésité, mais Jean-Pierre Després, professeur à la Faculté de médecine, croit que ce calcul ignore des facteurs plus révélateurs de risques de maladies cardiovasculaires et de diabète, comme la répartition des graisses corporelles autour de la taille. Selon lui, des facteurs comme l’exercice physique et la nutrition doivent être davantage pris en compte pour mesurer la santé d’un individu.
Le poids santé, un concept obsolète? (Radio-Canada)
Pour donner le temps aux constructeurs automobiles de relocaliser les chaînes de montage aux États-Unis, le président Trump a annoncé un nouveau plan: pendant deux ans, ceux qui effectuent l’assemblage final sur le sol américain recevront un rabais. Selon Richard Ouellet, professeur à la Faculté de droit, cette stratégie est plus étoffée et durable que celle des tarifs et pourrait marquer la fin de l’esprit du Pacte de l’automobile entre le Canada et les États-Unis.
Un frein sur la poussée des prix? (La Presse)
Le Bureau de la transition écologique et de la résilience de Montréal recommande aux propriétaires de maisons de laisser pousser leur gazon jusqu’à 30 cm de haut. Guillaume Grégoire, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, voit d'un bon œil un gazon plus long, puisque celui-ci pourra ralentir le ruissellement de l'eau et forcer l'infiltration de celle-ci dans le sol. Cependant, il juge qu’une longueur de 7 ou 8 cm peut jouer ce rôle.
Gazon maudit (L’Actualité)
Les paillis de plastique utilisés dans certains champs du Saguenay–Lac-Saint-Jean ne contiendraient finalement pas de phtalates. Denis Rodrigue, professeur à la Faculté des sciences et de génie, croit que les films qui ont été analysés datent d’au moins cinq ans et que les producteurs ont eu le temps d’ajuster leur recette entretemps. Mais, selon lui, les risques pour l'environnement et la santé humaine et animale ne sont pas pour autant écartés, car les pellicules ne disparaissent jamais totalement.
Pas de phtalates dans les paillis de plastique utilisés dans les champs, selon une étude (Radio-Canada)
La population canadienne a une nouvelle fois élu un gouvernement libéral minoritaire. Mais l'équilibre des forces a changé. Selon Eric Montigny, la différence c'est le passif du NPD. Le parti a été puni d'avoir participé à une coalition parlementaire formelle avec les libéraux. Il est probable que, dans les prochains mois, les négociations se feront à la pièce avec les partis d’opposition. Les libéraux s’allieront parfois au NPD, parfois au Bloc, ou même aux conservateurs.
Cinq questions autour de la recomposition de la Chambre des communes (Le Devoir)
Le NPD semble en pleine déroute. Son chef, Jagmeet Singh, battu dans sa propre circonscription, a déjà annoncé qu’il se retirerait à l’issue de la prochaine course à la chefferie. Eric Montigny, professeur à la Faculté des sciences sociales, rappelle que l’entente parlementaire entre Jagmeet Singh et Justin Trudeau est une anomalie de l’histoire parlementaire. La vie moyenne d’un gouvernement minoritaire est d’environ 18 mois. Selon lui, les néodémocrates ont intérêt à s’organiser rapidement pour élire un nouveau chef.
Au NPD, le défi d’une profonde reconstruction (La Presse)
L’élection montre, notamment, que le pays est très divisé. Les conservateurs et les libéraux ont des visions très différentes sur plusieurs sujets comme la vision économique, la lutte contre la criminalité et l’environnement. Selon Marc André Bodet, professeur à la Faculté des sciences sociales, la division entre le vote rural, qui appuie les conservateurs, et le vote urbain, qui appuie les libéraux, est à son paroxysme.
Ce que ces élections disent de nous (La Presse)
Quels sont les défis qui attendent le premier ministre Carney nouvellement élu? Selon Jonathan Paquin, professeur à la Faculté des sciences sociales, Mark Carney doit, entre autres, réfléchir à la stratégie de riposte aux tarifs douaniers américains et considérer la possibilité d'une renégociation de l'Accord Canada–États-Unis–Mexique, tout en sachant que le gouvernement Trump peut rompre à tout moment les contrats qu'il signe.
Les défis qui attendent le premier ministre Carney (Le Devoir)
En 2024, un groupe d'experts a déposé un rapport sur une constitution propre au Québec, qui présenterait les caractéristiques et les lois fondamentales de la province, en plus de créer une citoyenneté québécoise et de préciser les symboles nationaux. Le gouvernement Legault fera appel à Patrick Taillon, professeur à la Faculté de droit, pour le conseiller dans la rédaction de cette constitution. Selon Patrick Taillon, une constitution peut faire tout ça, mais elle n'a pas à le faire tout de suite.
Patrick Taillon nommé conseiller spécial pour la rédaction d’une Constitution du Québec (Le Devoir)
Deux tiers des Québécois se disent «plutôt» ou «tout à fait» d'accord pour que les délais pour la réunification des familles immigrantes soient plafonnés à 12 mois, la norme au Canada. Au Québec, ce délai approche plutôt les 35 mois. Les résultats du sondage ne surprennent pas Adèle Garnier, professeure à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, qui ajoute que la réunification familiale ne coûte pas cher à la société puisque la famille prend en charge les nouveaux venus.
Le regroupement familial en immigration, «moins controversé qu’on le pensait» (Le Devoir)
L’arrivée de Donald Trump au pouvoir a chamboulé le paysage politique du Canada. Ses attaques ont monopolisé toute l’attention durant la campagne électorale, éclipsant les habituelles priorités des Canadiens. Erick Duchesne, professeur à la Faculté des sciences sociales, qualifie ce phénomène de «trou noir Trump», car le président américain absorbe tout. Selon lui, le Canada a changé ses priorités, à un tel point qu’elles sont maintenant étroitement alignées sur celles d’un dirigeant d’un autre pays.
Le «trou noir Trump»: les États-Unis s’invitent dans notre démocratie (Le Soleil)
La qualification du Canadien de Montréal en séries éliminatoires sourit aux restaurateurs et aux commerçants de la région de Québec. Selon Simon Grondin, professeur à la Faculté des sciences sociales, l’ampleur de la fièvre des séries est le reflet du contexte dans lequel se trouvent les partisans. Les tensions avec les États-Unis et les divergences d’opinions liées à la campagne électorale pourraient jouer un rôle dans le besoin des citoyens de se rassembler derrière une équipe.
La fièvre des séries s’empare de Québec, au grand bonheur des commerçants (Radio-Canada)
Le logo d’Air Canada symboliserait mal le pays: il s’apparente à la feuille d’un érable de Norvège plutôt qu’à celle d’un érable à sucre. Selon Claude Lavoie, professeur à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design, l’explication de cette bourde est simple. Les compagnies demandent à des designers, qui ne connaissent rien à la botanique, de faire un logo. Ceux-ci prennent ce qu’ils ont sous la main, soit une feuille d’érable de Norvège, qui est de loin l’érable le plus planté en milieu urbain depuis les années 1950.
C’est gênant»: Air Canada affiche l’érable de Norvège plutôt que l’érable à sucre sur tous ses avions (TVA Nouvelles)
En croissance constante depuis 30 ans, le taux de participation au vote par anticipation vient d'atteindre de nouveaux sommets. Près de 7,3 millions de Canadiens ont voté à l'avance, ce qui représente 25,8% des électeurs inscrits. Selon Eric Montigny, le congé pascal offrant deux jours fériés pour aller voter a certainement joué. Toutefois, une normalisation du vote par anticipation y est aussi pour beaucoup, l'électeur n'ayant plus à se justifier d'aller voter avant le jour J.
Votons, et pas que par anticipation (Le Devoir)
La juge américaine Hannah Dugan a été arrêtée pour avoir entravé le travail d'agents de l'immigration. Louis-Philippe Lampron, professeur à la Faculté de droit, croit qu’il s’agit d’une tactique de Donald Trump pour que les juges aient peur de faire leur travail, ce qu’il qualifie de tentative de coup d’État. Selon lui, les agissements du président américain répondent tout à fait aux critères d’un coup d’État: il essaie d’annuler le pouvoir des autres branches de l’État, soit le judiciaire et le législatif.
Donald Trump est-il en train de fomenter un coup d’État? (Noovo Info)
Au cours de l’histoire, plusieurs fraudes électorales ont été mises en place au Canada. Martin Pâquet, professeur à la Faculté des lettres et des sciences humaines, rappelle notamment les bulletins de vote avec deux René Lévesque et ceux avec deux Maxime Bernier, ainsi que les fameux réfrigérateurs que Maurice Duplessis s’engageait à distribuer en échange d’un vote. Il mentionne aussi un autre exemple bien connu dans les années 1940: faire voter les morts.
Du «faux» René Lévesque aux «robocalls»: la petite histoire des fraudes électorales au Canada (24 heures)
Certains électeurs se plaignent qu’aucun parti ne propose exactement ce qu’ils veulent. Selon Marc André Bodet, professeur à la Faculté des sciences sociales, c’est extrêmement rare de voir des gens parfaitement alignés sur un parti politique sur l’ensemble des sujets. En général, les gens ont une option relativement satisfaisante pour eux.
Chers électeurs, voici de bonnes raisons de voter (La Presse)